COURS ECONOMIE D’ENTREPRISE PARTIE 1 – ANALYSE STATIQUE DE L’ENTREPRISE CHAPITRE 1 – DEFINITION ET DIVERSITE DES ENTREPRISES SECTION 1 – DEFINITION DE L’ENTREPRISE
Une entreprise peut d’abord être définie comme l’action d’entreprendre, c’est à dire comme une initiative, une action conduite de façon volontaire et organisée en vue d’atteindre un objectif économique ou social (ou plus général parfois). Dans l’usage qui prévaut aujourd’hui, l’entreprise est surtout considérée comme une organisation relativement autonome, dotée de ressources humaines, matérielles et financières en vue d’exercer une activité économique de façon stable et structurée (ce qui permet d’écarter toutes les activités ponctuelles non durables). Cette acception « moderne » caractérise d’abord l’entreprise par l’objet qu’elle poursuit. A cet égard, on définit souvent les entreprises comme des organisations menant des activités orientées vers la recherche du profit. Mais ce critère ne présente pas un caractère suffisamment général. En effet, quoique la plupart des entreprises poursuivent un but lucratif, certaines conduisent une activité sans but lucratif et ne cherchent pas d’abord à dégager un gain monétaire (ex :les coopératives, les GIE, les associations..). Plutôt que la recherche du profit, c’est donc l’exercice à titre principal de missions économiques relatives à la production, à la distribution, à l’échange, au financement de biens ou de services qui permet de distinguer les entreprises d’autres entités effectuant certaines opérations économiques, mais auxquelles sont assignées des missions fondamentales d’un autre ordre (religieux, culturel ou politique par exemple). La notion d’entreprise s’applique à une organisation stable, structurée et dotée d’un pouvoir autonome de décision et ceci quel que soit sa taille et sa forme juridique. On parlera ainsi d’entreprises à propos d’entités qui regroupent aussi bien quelques personnes que des centaines de milliers de salariés ; de même, les entreprises peuvent être des affaires personnelles ou familiales, des sociétés commerciales ou civiles mais également des établissements publics ou privés, des associations ou des groupements d’intérêt économique ; elles peuvent fonctionner dans le cadre local d’une petite ville ou d’un quartier ou se développer à l’échelle internationale. Les entreprises constituent la source fondamentale des initiatives dans les économies au fonctionnement largement décentralisé. Elles constituent l’essentiel de la création de richesse (valeur ajoutée) d’où leurs importance dans le système capitaliste. Au sens de l’INSEE, l’entreprise est définie de la manière suivante : « est entreprise toute activité qui a pour but de produire des biens et des services destinés à être vendus sur des marchés en vue de générer des profits ». 1 SECTION 2 – LA DIVERSITE DES ENTREPRISES On observe une très grande hétérogénéité au sein du monde des entreprises ce qui pose des difficultés pour établir une classification. Nous allons nous référer à des critères susceptibles de donner une vue de cette diversité. 1 – Classification d’après l’activité On observe autour de nous une très grande diversité parmi les entreprises et ceci au regard de la nature de leurs activités. On trouve ainsi des entreprises agricoles, artisanales, industrielles, commerciales… Nous allons détailler rapidement quelques activités d’entreprises. a. Les entreprises agricoles Ce sont des entreprises dont l’activité principale consiste à exploiter les richesses naturelles et à mettre en valeur le sol. On peut distinguer deux grandes catégories d’entreprises agricoles : celles spécialisées en productions végétales celles spécialisées en productions animales Il faut noter que les entreprises agricoles présentent plusieurs particularités. Elles sont fortement influencées par le climat ce qui peut générer des conséquences négatives sur le revenu (aléas climatiques) de même qu’elles sont regroupées encore pour beaucoup sous une forme individuelle avec à la base une main d’œuvre d’origine familiale. Elles jouent un rôle actif en matière d’aménagement du territoire du fait de l’espace qu’elles occupent. N’aton pas surnommé les agriculteurs de jardiniers de la nature. Le monde agricole est caractérisé depuis plusieurs années maintenant par une baisse des effectifs, du nombre d’exploitations, un vieillissement de la population et une augmentation de la taille moyenne des exploitations (phénomène de concentration par rachat des terres libérées sans successeur). b. Les entreprises industrielles Ce sont des entreprises dont l’activité principale consiste à transformer des matières premières jusqu’aux produits élaborés en vue de créer de la valeur ajoutée. Le monde industriel est caractérisé par une très forte diversité des entreprises au plan des activités, de la taille, du statut juridique. On trouve ainsi selon la matière première, des industries agroalimentaires (IAA), des industries manufacturières, des industries du bâtiment de même que selon la taille, des industries de petite taille entourées de multinationales. Depuis un quart de siècle, l’évolution de l’industrie est placée sous le signe de la crise. De nombreux emplois ont été perdus. Les secteurs les plus touchés sont : le charbon, la sidérurgie et la métallurgie qui doivent supporter le ralentissement global de l’activité, la concurrence des pays à maind’œuvre bon marché et la concurrence des matériaux de substitution ; les industries traditionnelles (textile, habillement, cuir…) victimes de la concurrence des pays à bas salaires. On assiste à un phénomène de délocalisation et désindustrialisation dans les pays développés en direction des pays émergents (Chine, Inde, Europe de l’est…) 2 c. Les entreprises commerciales Acheter pour revendre, telle est, en apparence, la fonction essentielle des entreprises commerciales. Cependant, bien que n’effectuant pas de transformation de matières, elles n’en produisent pas moins de la « valeur ajoutée » en assurant la distribution des produits ce qui nécessite la réalisation de certaines fonctions fondamentales : conditionnement, allotissement, transport, stockage, exposition. Ces entreprises offrent de plus en plus, des services annexes (services aprèsvente, crédit…). On dénombre, en France (1999), près de 662 000 entreprises commerciales, employant 3 millions de personnes et réalisant 10 % du PIB. La tendance est à l’augmentation du nombre des entreprises dans les secteurs non alimentaires et à la concentration dans l’alimentaire. d. Les banques et les assurances Ces deux activités de services méritent une attention particulière : par leur rôle économique : les banques gèrent les moyens de paiement et assurent le financement de l’économie par la collecte de l’épargne et la création monétaire ; les entreprises d’assurance répondent à la demande de mutualisation des risques qui est une des caractéristiques des économies développées. En plus de cette fonction, elles jouent également un rôle financier important en raison du volume des capitaux qu’elles gèrent (plus de 857 milliards d’euros de placements financiers et immobiliers en 2000) ; par la concentration de leur activité : les PME sont l’exception. Le poids et le rôle économique et social de ces secteurs expliquent l’attention particulière que leur portent les pouvoirs publics (y compris dans une économie très libérale comme les Etats Unis) qui peut aller jusqu’à la nationalisation, comme en France au début des années 1980. A l’heure où l’on parle tant des délocalisations et de la désindustrialisation de la France il est intéressant de constater cela à travers un tableau qui vient recenser l’évolution de l’emploi sur une période de 24 ans. Evolution de l’emploi par grands secteurs (19782002) (en milliers) Activités Agriculture Industrie Energie Construction Commerce ...